Une des conférences du salon EIBTM de Barcelone portait sur le Tourisme d'affaires en Chine, le "China Meetings Summit". Il regroupait essentiellement un panel de six personnes comprenant:
_ Golfer Gao, directeur adjoint au département tourisme de la Commission Municipal de Pékin
_ Patrick Chen, directeur adjoint au département promotion touristique de la Commission Municipal de Shanghai
_ William Wei, directeur général adjoint au Centre National de Conventions
_ George Qiao, directeur adjoint au département de coopération internationale à la Chambre Chinoise de Commerce de l'Electronique
_ Lee Sinclair, directrice des finances régionales chez Global Synergies
_ Sally Greenhill, directrice management chez The Right Solution
Chacun des participants a exposé son point de vue sur le tourisme d'affaires en Chine. En commençant par Pékin, qui annonce une hausse dans la qualité des voyages, ainsi que des voyages de luxe. M. Gao ajoute qu'elle doit se joindre en partenariat avec Shanghai pour avoir une meilleure visibilité et ne pas entrer en compétition directe avec les villes chinoises qui sont en plein essor. La capitale chinoise a également signé un contrat de 3 ans avec MPI qui leur permet de mieux utiliser les infrastructures et développer sa notoriété à l'international.
En ce qui concerne Shanghai, la ville se présente comme plus commerciale que Pékin, alors que cette dernière développe une image plus culturelle avec la Cité Interdite, la Grande Muraille et surtout son Village Olympique. Shanghai, la nouvelle New-York d'ici environ 5 ans selon M. Chen, est la 21ème ville en terme d'accueil dans son Centre de Congrès et est en permanente croissance grâce à la future Shanghai Tower, haute de ses 632 mètres : prévue pour 2014, elle permettra de dynamiser le tourisme d'affaires en Chine et d'autant plus dans une ville où il n'y avait que des champs, il y a 20 ans de cela.
Plus généralement, l'émergence de la Chine s'est accrue avec les Jeux Olympiques de 2008 et l'Exposition Universelle de 2010. De ce fait, le pays devient plus actif encore dans la recherche de nouvelles sources de clients internationaux et de partenariats entre les villes chinoises et les clients de la meeting industry.
Cependant, la Chine souffre de nombreuses idées reçues et ce sont sur ces sujets que William Wei et George Qiao ont défendu la position de la Chine : la Chine n'est pas difficile d'accès, au contraire les systèmes de visas pour les clients du MICE se font de plus en plus facilement ; la Chine est grande et peut accueillir autant les petits événements que les "mega-events", l'espace est un des points forts de la Chine et elle compte bien l'exploiter ; le chinois est la langue la plus parlée au monde, mais, même si elle n'est pas "la" langue internationale par excellence qui est l'anglais, les chinois reçoivent de plus en plus de formations pour pouvoir communiquer avec les clients et répondre à leurs attentes. Enfin, l'Empire du milieu est tourné vers un service de qualité et une volonté forte d'adaptation.
Après l'exposition de la situation, une question m'est venue à l'esprit. Les intervenants parlent beaucoup des pays étrangers industriels faisant partie de la Triade pour la plupart. Mais qu'en est-il de la position de Pékin et de Shanghai face à des homologues comme Singapour ou Hong-Kong qui sont déjà des villes asiatiques établies dans les métiers d'organisation de meetings?
A cela, M. Gao et M. Chen, représentants respectifs de Pékin et de Shanghai, n'hésitent pas à mettre en avant le fait que leurs villes sont nouvelles au niveau du développement et qu'il y a beaucoup à découvrir culturellement et socialement. Mais est-ce que cela veut dire que Hong-Kong n'est pas chargée d'histoire et que Singapour n'est pas une ville qui se développe industriellement également?
M. Wei ajoute alors à l'argumentation de ses pairs que la renommée de Hong-Kong et de Singapour est, en grande partie, causée par l'occidentalisation de ces villes : historiquement, les occidentaux ont développé ces deux villes, mais les chinois ont une fierté qui les pousse à développer leur villes et leurs infrastructures, mais plus généralement, leur pays sans l'aide de ceux qui l'ont autrefois colonisé.
En conclusion, la Chine est prête à accueillir le monde et l'a prouvé avec les Jeux Olympiques et l'Exposition Universelle, mais à présent, elle veut se démarquer comme le premier pays asiatique en terme de nombre de réunions et d'événements réalisés, de capacité d'accueil et de qualité d'accueil. Dans tout les cas, si les clients attendent que la Chine s'éveille, la Chine, elle, ne les attendra pas!
Maxime Guibert

De gauche à droite: Patrick CHEN, George QIAO, William WEI, Lee SINCLAIR, Sally GREENHILL et Golfer GAO.